160      SOCIETE D'AGRICULTURE, COMMERCE, SCIENCES ET ARTS DE LA MARNE

son art de 1841 à 1856. Cette fabrication locale devait être relativement importante puisque, dans la même période, deux familles, les Levasseur (7) et les Nottelet (8), étaient spécialisées dans la vente des faïences et poteries. Il ne s'agissait fort probablement que de céramiques assez grossières à décor populaire que nous serions certes fort curieux de connaître, si nous réussissions à les identifier, mais dont la valeur technique ne pourrait approcher de celle des poteries anglaises de l'époque. Il faut, en effet, rappeler que l'Angleterre, et plus particulièrement le Staffordshire, avait porté à un haut degré de réussite la fabrication de la porcelaine et de la faïence. Divers ouvrages parus sous Napoléon Ier, tel le livre d'Oppenheim, L'art de fabriquer la poterie anglaise (9), firent connaître aux industriels français d'alors, les méthodes en honneur Outre-Manche pour la composition des pâtes ou l'impression en taille douce employée pour la décoration. Il faudra cependant attendre le second Empire pour que la France puisse rivaliser avec succès avec les potiers anglais. Les jurys de diverses expositions françaises reconnaîtront à ce moment que la céramique «imitation anglaise était parfaitement réussie» (10).
           Il s'agissait dans l'essentiel de faïences fines et sonores se rapprochant de la porcelaine, composées d'argiles plastiques et de silex ou quartz, recouvertes d'une glaçure brillante et dure. Des fabriques installées à Creil, Chantilly, Longwy ou Sarreguemines - pour ne citer que quelques-unes du Nord-Est de la France - produisirent des faïences de ce type dénommées granit, china ou cailloutage.
           C'est à l'avènement du second Empire que deux Anglais, Georges Vernon père et Georges Vernon fils, «fabricants de fayence à Longwy», vinrent s'installer à Fismes et y créent une fabrique qui, pendant quelques années, produisit «des faïences granit nouveau genre» (11) et des porcelaines (12).

Les sociétés Vernon père et fils

           Le 1er novembre 1852, devant Me Barbey, notaire à Fismes (13), Marie-Rosalie Pierrot, veuve Leblanc, louait pour une durée de 18 années, à compter du 1er septembre 1853, un moulin à farine et ses

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  1. Antoine et Paul Raphaël Levasseur entre 1831 et 1853. puis son fils jusqu'en 1881, sont dits «marchands faïenciers» (Arch. Marne, 222 M, listes nominatives de recensements de la population)

  2. Nicolas Notelet, marié avec Jules Levasseur «marchand faïencier», exerce ce commerce entre 1830 et 1849.

  3. Paris. 1807, in-8°. - Postérieurement, Brongniet, Traité des arts céramiques. Paris, 1854 ; - G. Lambert, Art céramique. Description de la fabrication actuelle des faïences fines et poteries en Angleterre. Bruxelles, 1865, in-8°.

  4. Exposition universelle de 1861. liste officielle des récompenses, p.56.

  5. A. Guérard, Statistique historique du département de la Marne. Châlons-sur-Marne, 1862, in-8°, p.416.

  6. En l'absence des archives municipales et notariales de la ville de Fismes détruites pendant la guerre de 1914-1918, des dossiers essentiels du Tribunal de Commerce de Reims, nous avons établi notre documentation à l'aide des divers registres de l'Enregistrement,

  7. Arch. Marne, Q, Enregistrement, Fismes, Actes civils, vol. 164, f° 85 v° et 165, f° 7 v°.