166      SOCIETE D'AGRICULTURE, COMMERCE, SCIENCES ET ARTS DE LA MARNE

«engraver» en 1802 dans une porcelainerie de Shelton (48) ; enfin, à Burslem, la Scotia Works, une affaire paroissiale de fabrication de faïence, devient en 1857 la manufacture James Vernon & C° (49).

           Parmi les premiers commanditaires des Vernon - et qui le restèrent jusqu'à la fin - nous relevons deux Anglais : Thomas Hurst, désigné dans les actes comme propriétaire à Chantilly et qui en réalité était entraîneur (50), et Elias Martyn, propriétaire à Carthew (51). Thomas Hurst était-il le beau-père de Georges Vernon fils ? Nous n'avons pu vérifier cette hypothèse. Quoi qu'il en soit, nous constatons que, dès l'origine, nous sommes en présence de l'installation à Fismes d'une fabrique de faïence et porcelaine créée et commanditée - au moins partiellement - par des Anglais.

           D'autre part, nous avons essayé de connaître l'origine et le nombre des ouvriers et artistes employés par les Vernon. Antérieurement au recensement de la population du 1er mai 1856, nous savons qu'un chef d'atelier était un Anglais Edward Richards, qui en 1840 travaillait à Creil (Oise) en qualité d'ouvrier faïencier (52) et qu'une ouvrière était originaire de Luxembourg (Grand duché de Luxembourg) (53). Par contre, le recensement (54) nous offre de très précieuses indications. La manufacture compte alors 27 ouvriers tant hommes que femmes : 10 ont de 13 à 17 ans, 5 de 18 a 25 ans, 10 de 26 a 40 ans, 2 dépassent cet âge. Outre les deux patrons, un peintre doreur sur porcelaine, Théophile Caquet, complète l'effectif. Parmi le personnel, des Anglais : Samuel Colclough, James Pickard ; des Prussiens rhénans : Jean-Baptiste Brierr, Nicolas Fischer ; enfin des Français originaires pour quelques-uns de Longwy : François Mayer, Michel Parmentier, ou de régions indéterminées.

           Quelques mois après le recensement de 1856, la firme Vernon devient Vernon père, fils et Cie. Le nombre des ouvriers s'est accru, puisqu'en 1860 il est déclaré être de 60, hommes, femmes et enfants. Le salaire moyen est de 3,50 F pour les hommes, de 1,50 F pour les femmes, ceci pour une durée de travail de 12 heures (55).

           Nous n'avons pas malheureusement de listes d'ouvriers pour cette période. Le seul état civil de Fismes nous a cependant permis de relever des noms qui ne figurent pas sur les listes du recensement de

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  1. W, Chaffer, Marks and monograms on European and oriental Pottery and Porcelain. London, 1908, in-8°.

  2. L. Jewitt, op. cit., I, p. 237 et 282.

  3. Arch. Oise, Liste nominative du recensement de la population, 1856. - Thomas Hurst a pour femme Maria Roland, un fils Thom est jockey. Sous son toit vivent plusieurs jockeys et palefreniers, tous Anglais.

  4. Arch. Marne, Q, Enregistrement, Fismes, Actes S.S.P., vol.25. - Cf. également la note.

  5. Arch. Oise, Etat civil, Creil, 29 janvier 1840. Naissance Rose-Anna Richards. Renseignement aimablement donné par notre confrère Madame Gut, directeur des Archives de l'Oise que nous remercions bien vivement ; - Arch. Marne, E, Etat civil, Fismes, 27 avril 1855. Décès Rose-Anna Richards.

  6. Anne Bernardin, décédée le 19 octobre 1854 à Fismes.

  7. Arch. Marne, 122 M 104.

  8. Arch. Marne, 186 M 7.