318      SOCIETE D'AGRICULTURE, COMMERCE, SCIENCES ET ARTS DE LA MARNE

           C'est donc en 1850 «à la suite de changements survenus dans la Société Lebeuf», que Georges Vernon quitta Creil pour Longwy, suivi un an plus tard par son fils Georges (17). D'après le Mémoire il était parti en cette ville pour «relever la fabrication des frères Huard». Quel fut le rôle des Vernon en cette faïencerie déjà ancienne puisque fondée en 1798 dans l'ancien couvent des Carmes et propriété des familles Nothomb et d'Huart (18), nous l'ignorons. Notons seulement que les productions, en terre de pipe ayant fréquemment une décoration ornementale en relief, principalement des pampres de vigne avec feuilles et raisins (19), ont sacrifié en cette période aux inspirations de la céramique orientale, chinoise et japonaise (20).

           «N'ayant pas trouvé à Longwy les satisfactions qu'il escomptait» Georges Vernon dès 1852 songe à créer sa propre fabrique de faïence et de porcelaine, à Fismes (Marne) (21). Secondé par son fils, entouré d'artistes et d'ouvriers anglais, luxembourgeois ou français, dont certains avaient déjà travaillé sous ses ordres à Creil ou à Longwy, il obtint les excellents résultats que l'on sait et ne dut abandonner, en 1861, que vaincu par la défaillance de commanditaires trop pressés de rentabiliser leurs fonds et par une décision de justice qui privait l'usine de l'essentiel de la force motrice nécessaire à son fonctionnement (22). Il se retira à Paris où il devait décéder (23) dix ans plus tard, exactement le 6 octobre 1871.


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  1. Il figure avec sa jeune femme Sarah Hurst au recensement de la population de Creil en 1851 (Arch. Oise, M, Recensements de la population).

  2. P. Alfassa, J. Bloch, J. Guérin et J. Chompret, Répertoire de la faïence française (Paris, 1935- in-f°), p. 91-94.

  3. Pot conservé au Musée de Sèvres.

  4. H. Sarriau, op. cit. , p. 162-165.

  5. On se reportera pour l'histoire de la fabrique de Fismes à notre article : La manufacture de faïence et de porcelaine de Fismes (Marne), dans M. Soc. Agric. Com. Sc. et Arts de la Marne, t. LXXX, 1965, p. 159-183.

  6. L'hypothèse que nous avions formulée, à savoir la cession aux Faïenceries de Sarreguemines des cartons des Vernon, s'est vue confirmer par le passage suivant du Mémoire : «C'est donc la fabrique de Sarreguemines qui a acheté les formes et les modèles créés par mon père ».

  7. 157, rue du Faubourg Saint-Honoré (8ème).