316      SOCIETE D'AGRICULTURE, COMMERCE, SCIENCES ET ARTS DE LA MARNE

           La famille Vernon était originaire d'Angleterre du Staffordshire, comté des Midlands, terre classique de la céramique anglaise, «région des fabriques de porcelaines et des mines de kaolin, appelée les Poteries» (2). Sans que nous ayons pu établir la liaison avec la famille que nous étudions, nous pensons que le Rev. Thomas Vernon, cité, en 1772, comme propriétaire de la Worcester Porcelain Company (3) s'y rattachait fort probablement, mais avec Samuel Vernon, que nous avions relevé comme graveur, en 1802, dans une porcelainerie de Shelton (4), nous sommes en présence du père de Georges. Né le 5 juin 1768, il avait épousé le 27 septembre 1791, Elisabeth Stevens. De ce mariage naquirent neuf enfants dont à notre connaissance quatre vinrent en France : Georges, Ann Lucretia, Edmund-Jean et Catherine (5).
Georges vit le jour à Burslem, localité célèbre par ses porcelaineries, le 20 mai 1793. Il épousa, en 1818, Hannah Simpson. Il était de «son premier métier graveur sur cuivre et travaillait pour les fabriques de Stoke-upon-Trent, à Hanley».
           C'est d'ailleurs de cette profession de graveur dont il se qualifie lorsque le 22 octobre 1827 il déclare à la mairie du 1er arrondissement de Paris (6), la naissance de son fils William (7), en compagnie de deux témoins, son frère Edmund, graveur et Hugh Doherty, graveur.
           C'est donc à cette année 1827 au moins, que nous pouvons faire remonter la venue en France de Georges Vernon, mais ce sera seulement en 1831 que nous retrouverons sa trace, à Creil, où il exerce la profession de graveur et vit avec sa femme et ses cinq enfants. Fait notable, sont hébergés sous son toit deux Anglais célibataires, graveurs eux aussi, Richard Baham (8) et John Epeatbait (9).
           Ce ne sont pas les seuls sujets britanniques qui résident alors à Creil. Les listes nominatives des recensements de la population en donnent bien d'autres qui, comme Vernon, travaillent en diverses qualités à la manufacture Saint-Cricq-Casaux. Le fait n'a rien pour surprendre car depuis sa fondation (10), le 7 prairial an V, la manufacture de Creil, à l'origine faïencerie et cristallerie, s'était donnée comme programme l'imitation des productions anglaises et pour ce faire avait embauché des ouvriers de cette nationalité.


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  1. Sauf exception faisant l'objet d'un appel de note, les passages entre guillemets sont empruntés au Mémoire dû à la plume de Charles Vernon.

  2. L. Jewitt, The ceramic art of Great Britain. London, 1878, in-8°, t. I, p. 224.

  3. W. Chaffers, Marks and monograms on European and oriental Pottery and Porcelain. London, 1908, in-8°, p. 645.

  4. Si Edmund-Jean rentra en Angleterre, par contre Ann Lucretia et Catherine restèrent en France où elles devaient décéder à un âge avancé.

  5. Arch. de Paris, Etat civil reconstitué.

  6. Cet enfant devait décéder à Creil (Oise), le 24 février 1829, à l'âge de 16 mois.

  7. Né en 1792.

  8. Né en 1807.

  9. Le fondateur fut Robert Bray O'Reilly épaulé financièrement par un anglais John Stone.